La synthèse présentée ici est tirée de l’état des lieux du SAGE réalisé en 2007. La situation de certaines thématiques a pu évoluer depuis.
La qualité des cours d’eau
Malgré une richesse en cours d’eau et en zones humides sur le bassin versant, la situation est préoccupante. Sur la plupart des stations, les indices utilisés pour l’évaluation de l’état des cours d’eau semblent indiquer que la biologie des cours d’eau du territoire du SAGE est principalement limitée par la qualité physico-chimique de l’eau. Les sources principales de perturbations physico-chimiques relevées sur le bassin versant sont :
– les pollutions domestiques et/ou industrielles ;
– les pollutions agricoles ;
– les perturbations dues aux rejets des plans d’eau
Les zones humides
En dépit des nombreuses fonctions qu’elles remplissent (rôle épurateur, rôle hydraulique, biologique) et des nombreux services qu’elles rendent (paysage, loisirs…), les zones humides sont menacées (remblai, urbanisation, boisement, drainage…). Plusieurs inventaires ont été réalisés sur le bassin versant. La plupart des zones humides inventoriées ont une surface inférieure à 1 hectare. Les zones humides de grande taille se localisent en amont de l’Helpe Majeure et le long de la Sambre. Les zones humides de la vallée des 2 Helpes sont principalement des prairies humides dont l’usage est le pâturage. Les zones humides du territoire regorgent d’une grande richesse floristique et faunistique (40% de la flore avesnoise et de nombreuses espèces faunistiques et floristiques sont protégées).
Les eaux souterraines
La réserve d’eau sur le bassin versant est de l’ordre de 120 millions de m3. Cette réserve importante permet au territoire d’être autonome au niveau de l’approvisionnement en eau pour les activités humaines. Toutefois, cette ressource en eau souterraine est localement potentiellement fragile du fait de la possible augmentation des prélèvements.
La ressource en eau souterraine du bassin versant est de relativement bonne qualité, en comparaison du reste du bassin Artois-Picardie. Toutefois, depuis les années 80, on observe une détérioration de la qualité de l’eau souterraine (augmentation des teneurs en nitrates et produits phytosanitaires les plus utilisés en zones agricoles et non agricoles, sur l’ensemble des aquifères).
Plus de 90 % des prélèvements concernent la ressource en eau souterraine et seulement 10 % la ressource en eau superficielle. De nombreux usagers (particuliers, industriels, agricoles…) consomment de l’eau potable :
– les particuliers (usage domestique) représentent une part de plus de 70% des consommations ;
– le secteur industriel en représente 16% ;
– le secteur agricole : 6 % ;
– les autres usages (crèches, écoles, lycées, municipalités…) : 6 %.
Depuis 1995, la consommation en eau potable a diminué, ainsi que le nombre d’abonnés. Cependant, des « pertes d’eau » sont occasionnées tout au long du réseau (environ 35 % à l’échelle du bassin versant).
L’agriculture et l’eau
L’usage agricole occupe 62% de la surface du bassin versant. Globalement, l’usage agricole engendre moins de risques de ruissellement et de pollution que sur d’autres territoires car la Surface Agricole Utile (SAU) était occupée à 59% par des prairies bocagères en 2004.
Les impacts du drainage ne sont pas neutres sur la ressource en eau car 10% des parcelles drainées sont situées dans les zones de crues centennales qui sont des zones de régulation des crues et de présence de zones humides. Néanmoins depuis quelques années, de nouvelles pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement se mettent en place progressivement sur le bassin.
L’industrie et l’eau
65 entreprises du bassin versant sont classée « Installations Classées pour la Protection de l’Environnement » (ICPE) et considérées comme source de pollution potentielle importante. On y retrouve entre autres des sites carriers, des établissements des secteurs de la mécanique et de la Sidérurgie – Métallurgie – Fonderie et des entreprises du secteur agroalimentaire. La Sambre reçoit notamment les 2 plus gros rejets de pollution toxique de la région. De plus, les seuils sont parfois dépassés pour de nombreux paramètres : MES, DCO, hydrocarbures, fer, DBO et azote global. L’ Ancienne Sambre, la Flamenne, les deux Helpes, le Morteau et d’autres ruisseaux reçoivent également des rejets importants. Il est à noter que la qualité de l’Helpe Majeure et de certains de ses affluents dépend en partie de la qualité des rejets des eaux d’exhaure des carrières car elles constituent 25 % du débit d’étiage du cours d’eau. Pour les ruisseaux récepteurs des rejets d’eaux d’exhaure, la situation est critique : les rejets correspondent à la grande majorité ou à la quasi-totalité du débit. Ainsi la vie de ces ruisseaux dépend totalement de la qualité du rejet des industriels. Des pollutions des eaux souterraines par les anciens sites industriels peuvent avoir lieu du fait des échanges entre les eaux superficielles et les eaux souterraines, mais également suite à des pollutions des sols.
L’assainissement et l’eau
Les communes, qui ont la compétence assainissement se sont structurées en syndicats afin de mieux gérer le traitement des eaux usées. Cependant il existe de nombreux dysfonctionnements de cet assainissement qu’il soit collectif ou individuel.
Assainissement collectif :
– Une collecte peu efficace : un taux de réalisation des travaux de raccordement collectif souvent inférieur à 50% en milieu rural, ce qui explique en partie que plus de 80 % des Stations d’épuration (STEP) collectent moins de la moitié de leurs effluents. Le non raccordement des habitants au réseau collectif, les problèmes de fuites, etc. ont également un impact fort ;
– Des sources de dysfonctionnement des réseaux de collecte potentiellement polluantes : L’intrusion d’eaux claires parasites dans les réseaux d’eaux usées et le raccordement anarchique des eaux pluviales sur le réseau d’eaux usées (provoquant inondations urbaines et rejet d’eaux usées non traitées au milieu naturel). De même en cas de réseau séparatif, les eaux pluviales rejetées sans traitement peuvent être chargées en hydrocarbures et MES ;
– Un nombre important de postes de refoulement et de déversoirs d’orage, source potentielle de pollution ;
– Un traitement des MES et de la pollution organique plutôt satisfaisant mais à améliorer sur quelques stations ;
– Un traitement de l’azote nettement insuffisant et une absence de traitement du phosphore ;
– Bien qu’elle soit obligatoire, l’auto-surveillance n’est effective que partiellement.
Assainissement non collectif :
– Une efficacité de l’assainissement non collectif désastreuse : moins de 10% des installations sont conformes et plus de la moitié des bâtiments n’ont aucun système de traitement.
Les dossiers complets sont téléchargeables ci-dessous :
Fonctionnement hydraulique et risques d’inondation
Liens entre ressource piscicole et qualité des cours d’eau
Qualité, quantité et vulnérabilité des eaux souterraines – Partie 1
Qualité, quantité et vulnérabilité des eaux souterraines – Partie 2